La secrétaire d'Etat française à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, est allée à la rencontre de son homologue allemand, Rainer Baake, afin d'évoquer la coopération franco-allemande dans le domaine de l'énergie. Plusieurs initiatives ont été annoncées, découvrez lesquelles.
Le moteur de l'Europe ne veut plus polluer. Les secrétaires d'Etat des deux premières puissances de l'Union, l'allemand Rainer Baake (ministère de l'Economie et de l'Energie) et la française Brune Poirson (ministère de la Transition écologique et solidaire), se sont rencontrés à Berlin ce mardi 4 septembre 2017 afin d'évoquer "la responsabilité particulière" des deux pays pour assurer la transition énergétique du Vieux continent et lutter ainsi contre le réchauffement global. Le couple franco-allemand entend coopérer étroitement dans ce domaine, y compris pour les négociations du paquet "Energie propre pour tous les Européens".
Optimiser les échanges d'énergies propres entre les pays
Conjointement, les deux secrétaires d'Etat ont déclaré : "Nous sommes convaincus qu'un cadre réglementaire fiable au niveau européen, intégrant des objectifs ambitieux pour l'efficacité énergétique et pour les énergies renouvelables, constitue la clé de voûte de la réussite de la transition énergétique pour nos deux pays et pour l'Union européenne dans son ensemble". Afin de donner l'exemple, l'Allemagne et la France prévoient de lancer un réseau électrique intelligent transfrontalier dans le cadre de l'initiative "Smart border". Cette dernière unit les ministères, l'Ademe et la Dena (agence allemande de l'énergie) ainsi qu'un ensemble de partenaires industriels (EDF, Enedis, RTE, Siemens, General Electric, Enovos) et diverses communautés territoriales (région Grand Est, Sarre, agglomération de Sarreguemines). Elle prévoit d'optimiser les services d'électricité, de chaleur et de mobilité dans un système local, qui intégrera "une plus grande part de renouvelables grâce à une utilisation renforcée des flexibilités et du couplage électricité-thermique". Le secteur sera maillé de réseaux d'électricité, de chaleur et de froid, afin d'alimenter les bâtiments et industries de la région et améliorer la flexibilité de part et d'autre de la frontière.
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A Berlin, il a également été question de "travailler ensemble aux conditions qui permettraient d'expérimenter des appels d'offres en matières d'énergies renouvelables" - domaine où l'Allemagne devance largement la France - et de "mener une réflexion commune sur le renforcement de la tarification du carbone dans le secteur de la production d'électricité", cette fois un héritage bien français. Rappelons que l'électricité française figure parmi les moins carbonées du continent, avec 75 grammes de CO2/kWh, là où l'électricité teutonne en dégage cinq fois plus. Et les deux partenaires auront beaucoup de travail à faire avec les autres pays européens, notamment la Pologne ou l'Estonie, dont les courants électriques sont les plus polluants de l'Union, à plus de 10 fois l'empreinte française.