La justice américaine a effectué mercredi un coup de filet anti-mafia contre deux familles new-yorkaises, accusées d'avoir pris le contrôle de deux sections syndicales du secteur du bâtiment.
La police et la justice ont annoncé l'arrestation et l'inculpation de 42 personnes, dont des membres éminents des familles mafieuses Colombo et Genovese ainsi que de plusieurs responsables syndicaux de mèche avec les mafieux.
L'influence de la Cosa Nostra dans le secteur du bâtiment remonte à plusieurs siècles à New York. Les mafieux ont eu recours à des méthodes éprouvées, assurent les enquêteurs.
Ils ont commencé par prendre le contrôle des sections 14 et 15 de "l'International union of operating engineers", un syndicat regroupant essentiellement des conducteurs d'engins de chantier lourds.
Cela leur a permis d'obtenir des emplois fictifs, très bien payés, sur plusieurs chantiers, dont celui de la rénovation du Musée d'art moderne de New York (MoMA) à Manhattan ou de l'ancienne poste centrale de Brooklyn, destinée à accueillir les bureaux du procureur fédéral de ce quartier de New York.
Entre 1999 et 2002, la seule famille Colombo a pu ainsi toucher quelque deux millions de dollars, sous forme de salaires ou d'avantages sociaux indus, a affirmé Roslynn Mauskopf, procureur fédéral de Manhattan.Lawrence Persico, "soldat" de la famille Colombo, était ainsi sur les fiches de paie de plusieurs chantiers en même temps, sur lesquels il ne mettait jamais les pieds.
Plusieurs fils de mafieux de haut rang, dont Joel Cacace Junior, dit "Jo Jo", fils du chef emprisonné de la famille Colombo Joel Cacace, dit "Joe Waverly", se sont vu aussi offrir des emplois fictifs très bien payés, avec de nombreuses heures supplémentaires.
Parfois, comme dans certaines scènes de la fameuse série TV "Les Sopranos", des membres de Cosa Nostra étaient présents sur les chantiers, mais dans des chaises pliantes, cigare en bouche, occupés à affermir leur emprise sur les opérations ou à encaisser le produit de rackets.
Au cours de leurs trois ans d'enquête, les policiers new-yorkais et fédéraux des unités anti-mafia ont comme de coutume utilisé des écoutes et des micros. L'un d'eux avait été placé dans une baraque de chantier sur le site de construction du nouveau MoMA et a permis de surprendre d'édifiantes conversations, a assuré James Comey, procureur fédéral de Manhattan.
Les enquêteurs ont rappelé que, même si les chefs des cinq familles mafieuses new-yorkaises ont tous été arrêtés au cours des 18 derniers mois, la Cosa Nostra avait toujours fait preuve d'une remarquable faculté d'adaptation.
"La pègre est un organisme organique", a estimé Eliot Spitzer, procureur général de l'Etat de New York. "Tout comme les cellules cancéreuses se transforment, la mafia évolue. Elle passe d'un secteur à l'autre en réaction aux coups que lui portent les forces de l'ordre. Nous devons la suivre là où elle va, et c'est ce que nous faisons".
S'ils sont reconnus coupables, les principaux inculpés, dont plusieurs sont en prison pour d'autres affaires, risquent vingt ans de prison.
L'influence de la Cosa Nostra dans le secteur du bâtiment remonte à plusieurs siècles à New York. Les mafieux ont eu recours à des méthodes éprouvées, assurent les enquêteurs.
Ils ont commencé par prendre le contrôle des sections 14 et 15 de "l'International union of operating engineers", un syndicat regroupant essentiellement des conducteurs d'engins de chantier lourds.
Cela leur a permis d'obtenir des emplois fictifs, très bien payés, sur plusieurs chantiers, dont celui de la rénovation du Musée d'art moderne de New York (MoMA) à Manhattan ou de l'ancienne poste centrale de Brooklyn, destinée à accueillir les bureaux du procureur fédéral de ce quartier de New York.
Entre 1999 et 2002, la seule famille Colombo a pu ainsi toucher quelque deux millions de dollars, sous forme de salaires ou d'avantages sociaux indus, a affirmé Roslynn Mauskopf, procureur fédéral de Manhattan.Lawrence Persico, "soldat" de la famille Colombo, était ainsi sur les fiches de paie de plusieurs chantiers en même temps, sur lesquels il ne mettait jamais les pieds.
Plusieurs fils de mafieux de haut rang, dont Joel Cacace Junior, dit "Jo Jo", fils du chef emprisonné de la famille Colombo Joel Cacace, dit "Joe Waverly", se sont vu aussi offrir des emplois fictifs très bien payés, avec de nombreuses heures supplémentaires.
Parfois, comme dans certaines scènes de la fameuse série TV "Les Sopranos", des membres de Cosa Nostra étaient présents sur les chantiers, mais dans des chaises pliantes, cigare en bouche, occupés à affermir leur emprise sur les opérations ou à encaisser le produit de rackets.
Au cours de leurs trois ans d'enquête, les policiers new-yorkais et fédéraux des unités anti-mafia ont comme de coutume utilisé des écoutes et des micros. L'un d'eux avait été placé dans une baraque de chantier sur le site de construction du nouveau MoMA et a permis de surprendre d'édifiantes conversations, a assuré James Comey, procureur fédéral de Manhattan.
Les enquêteurs ont rappelé que, même si les chefs des cinq familles mafieuses new-yorkaises ont tous été arrêtés au cours des 18 derniers mois, la Cosa Nostra avait toujours fait preuve d'une remarquable faculté d'adaptation.
"La pègre est un organisme organique", a estimé Eliot Spitzer, procureur général de l'Etat de New York. "Tout comme les cellules cancéreuses se transforment, la mafia évolue. Elle passe d'un secteur à l'autre en réaction aux coups que lui portent les forces de l'ordre. Nous devons la suivre là où elle va, et c'est ce que nous faisons".
S'ils sont reconnus coupables, les principaux inculpés, dont plusieurs sont en prison pour d'autres affaires, risquent vingt ans de prison.