ECHANGES. Alors qu'Adivbois, l'association pour le développement des Immeubles à Vivre Bois, a récemment dévoilé, 24 projets de tours de grande hauteur en bois, plusieurs élus ont expliqué, ce jeudi, au Salon des maires et des collectivités l'intérêt pour les maîtres d'ouvrages publics d'opter pour ce matériau.
24 tours de grande hauteur, entre dix et seize étages, 18 immeubles résidentiels et près de 1.600 logements, soit un total de 130.000 m² carrés… "Advibois- Immeubles à vivre en bois", l'un des plus importants appels à projets de construction bois, dévoilé, le 12 septembre 2017, a été longuement discuté, ce jeudi 23 novembre 2017, à l'occasion d'une conférence organisée dans le cadre du Salon des maires et des collectivités. Des élus ont ainsi pu échanger sur les perspectives d'une "nouvelle urbanité" et présenter par la même occasion chacun de leur projet en cours et à venir.
En amont des échanges, Franck Mathis, président d'Advibois, a rappelé que "toutes les régions de la France métropolitaine et la moitié des 40 principales agglomérations, soit 27 millions d'habitants, ont maintenant un projet bois." "L'ensemble des projets lauréats symbolise une nouvelle urbanité et habitabilité réinventée par le 'vivre bois', en convoquant la nature à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments, en exprimant toute la dimension sociale et organique du matériau, a-t-il ajouté. Ils ont aussi pour point commun de valoriser les industries du bois sur les territoires".
"C'est aussi à nous, les élus, de porter l'innovation." André Rossinot, président de la Métropole du Grand Nancy
En détails, André Rossinot, président de la Métropole du Grand Nancy a tenu à souligner qu'"il fallait légitimer la présence du bois dans la société." "Nous avons ainsi décidé, à Nancy, de faire appel aux architectes spécialistes du bois comme les équipes de Jean-Marie Duthilleul ou encore celles de Jean-Paul Chemetov, a-t-il souligné. Nous ne faisons rien seul. C'est aussi à nous les élus de porter l'innovation."
A son tour, Daniel Dimicoli, vice-président de l'Agglomération d'Angers Loire Métropole, en charge de la politique de l'habitat et de l'urbanisme, a expliqué que deux quartiers, Belle-Beille et Monplaisir, font l'objet d'une rénovation urbaine.
"L'enjeu pour nous aujourd'hui, ce n'est pas l'augmentation du parc social (Ndlr : 37 % sur Angers) mais bien d'adapter les logements au vieillissement, d'augmenter leurs performances énergétiques ou d'améliorer leurs qualités acoustiques", a-t-il souligné.
Dans le quartier Belle Beille, par exemple, Angers Loire Métropole, a développé "L'Etand d'art", un projet mixte R+9 de logements et une halte-garderie qui s'étendra sur 6.590 m². "Nous connaîtrons l'équipe de maîtrise d'œuvre lauréate en 2018 pour une livraison du bâtiment en 2019", a signalé Daniel Dimicoli.
"La proximité des Vosges et la tradition de construction bois en Alsace poussent à investir dans cette filière", Jean-Marie Beutel, maire Ostwald
De son côté, Jean-Marie Beutel, maire de la commune d'Ostwald (Bas-Rhin), a affirmé que dès à présent, "les élus peuvent relever le défi des chantiers du bois." L'intérêt du bois pour une collectivité est de profiter de la tradition forestière qui existe dans la région pour faire vivre une "vraie filière", estime-t-il.
"La proximité des Vosges et la tradition de construction bois en Alsace poussent à investir dans cette filière. Nous venons justement d'élaborer une stratégie de filière bois à Strasbourg avec Alain Jund adjoint au maire en charge de l'urbanisme", a complété l'élu alsacien. Ce dernier a pris l'exemple de l'un de ses projets lauréats du concours "ADVIBois" : "C'est un bâtiment de 10 étages qui s'élèvera au cœur de l'éco quartier les Rives du Bohrie, au bord de l'étang et sur les berges de l'Ostwaldergraben, notamment en zone PPRI, plan de prévention du risque inondation."
Enfin, l'ensemble des élus présents à la conférence s'accordent à dire que les "obligations des résultats, le coût global et le maintien des charges doivent être constants sur les prochains programmes bois." "Le bois, c'est l'avenir de la ville durable et le passif est l'avenir de la transition énergétique. Nous avons des bons atouts en France, nous n'avons pas besoin d'aller voir ailleurs", ont-ils conclu.