Le dispositif des Certificats d'économies d'énergie vit actuellement sa deuxième période triennale. Jean-Marie Carton, vice-président de la Capeb, dresse pour Batiactu un bilan des deux premières périodes et énonce les attente liées à la future troisième période.

Les Certificats d'économies d'énergie (CEE) ont fait l'objet d'une conférence, le 21 décembre dernier, organisée par Total, et qui réunissait devant une assistance nombreuse, des intervenants d'EDF, de Point P, d'ATEE, de GDF Suez ou de la Capeb. Parmi eux, Jean-Marie Carton, premier vice-président de la confédération pour l'artisanat, dresse le bilan des échanges séquencés en trois parties, comme autant de périodes triennales (2006-2009, 2011-2013, et hypothétique 2014-2016). "Pour la première période, tout le monde s'est accordé à dire que les objectifs avaient été facile à atteindre. Malgré quelques difficultés de mise en place, les professionnels se sont montrés satisfaits mais dubitatifs : il s'agissait en fait d'un galop d'essai, comprenant un côté apprentissage, et qui contenait beaucoup d'erreurs. Le système des CEE se limitait finalement à peu près à du rachat de facture, ce qui n'est pas sain et pas durable". De plus, le responsable de la Capeb déplore que les installateurs fussent absents de cette première période et que leur rôle ne fût pas pris en compte.

 

"La deuxième période, en cours, est plus importante : l'élément de conseil et d'information en amont de l'action, avant même le devis, démontre son effet déclencheur et permet au client de faire un choix. Et les installateurs se sont immiscés dans le dispositif", déclare Jean-Marie Carton. "Certains obligés se sont déclarés satisfaits, comme Total qui s'est appuyé sur les professionnels, sans créer de réseau pour la collecte des CEE. Une stratégie gagnant-gagnant intelligente. D'autant que l'aspect est simple à comprendre pour le client et qu'il peut mener à une grosse rémunération : de 80 à 100 % de la valorisation. Auchan et Leclerc se déclarent également très satisfaits". A l'inverse, EDF et GDF Suez se sont montrés plus réservés : "EDF est inquiet pour l'atteinte de ses objectifs et GDF, même s'il les atteindra sans doute mi-2013, se montre peu intéressé pour poursuivre sa participation". Les deux énergéticiens ne souhaiteraient en effet plus s'occuper du résidentiel et préfèreraient payer une pénalité à la place, dénonçant un système défavorable à leur tarification.

 

Quelles attentes pour la 3e période ?
Dès lors, que peut-on attendre de la future troisième période des CEE ? "Pour l'instant, il n'y a rien de concret ni de précis. Mais ce que souhaite la profession c'est de continuer !", glisse le vice-président de la Capeb. "Les certificats sont des outils de développement du marché. Il faut les améliorer encore, peut être avec d'autres usages, comme l'amortissement d'un prêt par exemple. Mais nous sommes inquiets face au 'Tiers-financeur' initié par EDF. Son impact et son coût pourraient pénaliser les CEE. Quant à une multiplication par 2 ou 3 des quotas, elle serait peut-être trop importante pour le seul secteur du bâtiment. Beaucoup de choses restent à revoir notamment dans le transport". L'incertitude règne donc encore sur le contenu de l'hypothétique troisième période des certificats d'économie d'énergie.

 

Certificats d'économie d'énergie : quelques chiffres
Entre le début du dispositif et le mois de décembre 2012, plus de 7.000 certificats ont été délivrés à près de 1.100 bénéficiaires, pour un volume total de 324,6 TWh dont 5.100 décisions à 400 obligés (300 TWh) et 1.900 décisions à 700 non obligés (25 TWh). Les collectivités territoriales comptent dans ce total pour 650 décisions (7,8 TWh). Le volume global se répartit entre opérations standardisées (98 %) et opérations spécifiques (2 %).
Le résidentiel a concerné plus de 81 % des opérations, loin devant le tertiaire (8 %) et l'industriel (5 %). Les premières opérations réalisées concernaient les chaudières individuelles ou collectives à condensation, l'isolation des combles et toitures, les chaudières individuelles basse température, les appareils indépendants de chauffage au bois, la pose de fenêtres avec vitrages isolants, l'isolation des murs ou encore les pompes à chaleur air-eau.
Géographiquement, l'Île-de-France arrive loin devant en volume de CEE délivrés (49 TWh), devant Rhône-Alpes (35 TWh) et le Nord-Pas-de-Calais (21,7 TWh). Le Limousin (5 TWh) et la Corse (0,95 TWh) ferment la marche.
Source : ministère de l'Ecologie

 

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