AVANT/APRES. Comment tripler la surface habitable d'un pavillon de banlieue, tout en conservant son charme ? En créant une seconde maison, copie presque conforme de la première, et en reliant les deux bâtisses de manière harmonieuse. Le résultat : une maison contemporaine, lumineuse et spacieuse. Visite en images.
En visitant ce pavillon situé à Houilles, en région parisienne, les futurs propriétaires ont avant tout été séduits par le terrain, large et bien orienté. La maison qui s'y dressait, datant des années 30, n'était manifestement pas assez grande pour la famille. "Elle avait pourtant un cachet indéniable", nous raconte Florence Gaudin. L'architecte est consultée par le couple en amont de l'achat, afin de vérifier que le plan local d'urbanisme (PLU) permettrait de créer une extension assez importante.
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Et pour cause : les nouveaux propriétaires espéraient pouvoir tripler la surface habitable du pavillon ! "Tout en conservant une surface assez grande sur le terrain pour profiter d'un vaste jardin", précise l'architecte. Un véritable tour de maître, qu'elle réussit avec brio, en créant une seconde maison, décalée par rapport à la première, mais parfaitement en harmonie avec elle.
Découvrez cette transformation magistrale en images, en pages suivantes.
Avant : un pavillon de banlieue petit mais plein de charme
Sur le terrain, la petite maison en meulière de 90 m2 était en bon état, mais nécessitait des travaux (électricité, plomberie, isolation). Son principal défaut était sa taille, trop petite pour les nouveaux propriétaires.
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"Le pavillon avait trop de cachet pour qu'on pense le détruire", souligne Florence Gaudin. D'autant que le PLU permet à l'architecte de créer une extension suffisamment grande pour combler les souhaits des propriétaires. Elle a finalement conçu une seconde maison, prolongement de la première, tout en conservant une grande partie du jardin.
Après : une maison de 280 m2 grâce à une extension
L'architecte conçoit une seconde maison, aux mêmes lignes que la première, mais décalée et surélevée par rapport à celle-ci.
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"Il a d'abord fallu réfléchir à l'implantation de l'extension, se souvient Florence Gaudin. On aurait pu la construire à l'opposée du terrain, mais nous avons fait ce choix notamment pour obtenir une orientation ouest et sud et éviter l'ouverture sur un vis-à-vis".
Le jardin, quant à lui, "reste suffisamment spacieux pour faire un foot", plaisante l'architecte.
Deux bâtisses à la fois très différentes et très similaires
Florence Gaudin a dupliqué les plans de la maison d'origine, puis a créé une seconde maison, en y ajoutant un étage. Le résultat est surprenant par son harmonie : les deux bâtisses sont esthétiquement différentes, puisque la seconde est beaucoup plus contemporaine, mais l'on perçoit tout de même leurs similitudes.
Une liaison subtile entre deux maisons
"J'ai essayé de gommé la hiérarchie entre les deux éléments, nous explique Florence Gaudin. On n'a plus l'impression d'avoir une maison et son extension, mais bien une nouvelle structure". La liaison entre les deux bâtisses est plutôt discrète : l'extension ne s'appuie pas directement sur le pavillon existant, elle est en porte à faux - ce qui explique l'espace visible ici entre les deux maisons.
Une maison qui suit le terrain en pente
Florence Gaudin a dû également prendre en compte la déclivité du terrain. L'extension suit astucieusement cette pente, par le biais de marches, sur la terrasse (au premier plan) mais aussi à l'intérieur de la maison, entre le salon et la cuisine (au second plan).
De larges baies vitrées pour ouvrir la maison sur l'extérieur
La lumière est un acteur majeur de cette rénovation réussie. Par le biais de larges baies vitrées créées au niveau de l'extension, Florence Gaudin a effacé la frontière entre l'intérieur et l'extérieur. "Nous avons opté pour des ouvertures dont les rails sont encastrés, afin qu'elles soient discrètes", précise-t-elle.
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Au sol, l'architecte a choisi la pierre bleue d'Irlande, une pierre sédimentaire dans laquelle apparaissent les traces des coquillages et des algues. Une finition pour l'intérieur, une autre pour l'extérieur, afin que le revêtement ne soit pas trop glissant.
Une cuisine baignée de lumière aux rangements discrets
La cuisine profite, ainsi, de la lumière et d'une vue panoramique sur le jardin. Les rangements blancs se font discrets, sans poignées, effaçant presque les caractéristiques de la pièce.
Une cheminée tout en transparence pour relier deux pièces
Entre la cuisine et le salon, quelques marches en pierre bleue d'Irlande. Le matériau est également utilisé pour le manteau de la cheminée, habilement placée entre les deux espaces, et visible de part et d'autre.
Une maison dedans/dehors grâce à des baies vitrées pleine hauteur
La lumière se fait omniprésente à tous les niveaux de la maison, et l'accès à la terrasse et au jardin est facilité par les baies vitrées de pleine hauteur.
Un salon éclectique et chaleureux
Dans le salon, Florence Gaudin a dû composer avec le mobilier existant de la famille, notamment un très grand tableau qui a trouvé sa place sur un large mur, comme s'il faisait écho au jardin.
Une jonction subtile entre la maison en meulière et l'extension
Le salon se situe à la limite entre la maison existante (ici, à l'arrière plan) et l'extension. On aperçoit d'ailleurs les briques et les pierres de la bâtisse en meulière d'origine, qui ont été volontairement conservés.
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A droite, apparaît la porte d'entrée vitrée, qui donne ainsi sur le côté de la maison originale.
A gauche, un escalier mène à la bâtisse existante. On y devine un "salon piano", l'un des nombreux "espaces tampon sans affectation précise" souhaités par Florence Gaudin. "Je cherche toujours à créer des zones sans définition, afin que les occupants s'approprient la maison en leur attribuant un rôle", justifie-t-elle.
Des filets, espaces de jeu pour les enfants
A la limite entre les deux bâtisses, Florence Gaudin a créé laisser entre la lumière par le biais de fenêtres, mais aussi de plusieurs filets. Remplaçant des parties opaques, ils permettent de laisser circuler le regard... et deviennent un espace de jeu pour les enfants !
Un bureau ouvert et lumineux
A l'étage de la maison d'origine, Florence Gaudin a joué avec les niveaux. Elle a créé un espace à la fois ouvert, via le dégagement équipé d'un filet, et intime. "Un lieu où l'on peut se retrouver, en dehors des chambres et du salon", ajoute-t-elle.
Une suite parentale sobre et contemporaine
C'est dans la maison d'origine que se trouve la suite parentale. "Nous y avons ouvert une fenêtre de toit, afin de bénéficier de plus de lumière", argumente Florence Gaudin. Le style est sobre, intemporel et chic.
Des fenêtres dans toutes les pièces
Même la salle de bains (photo) et les couloirs desservant les chambres bénéficient d'une source de lumière naturelle. "On emprunte un couloir aussi souvent qu'un espace de vie, c'est pourquoi je prends un grand soin à créer des ouvertures dans chaque espace", explique l'architecte.
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Au final, la nouvelle maison est une succession d'espaces ouverts les uns sur les autres et sur l'extérieur, harmonieusement reliés entre eux et décorés avec élégance.
Une extension pour tripler la surface d'une maison de ville
Fiche technique : Transformation et extension d'une maison
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Maître d'ouvrage : privé
Maître d'oeuvre : Florence Gaudin architecte
Lieu : Houilles (78)
Surface : 280 m2
Livraison : mars 2016
Budget : 350.000 €