Les professionnels de l'architecture sont rentrés dans une période de fortes incertitudes qui suspend les investissements publics et privés, constate la dernière étude de rémunération nationale publiée par le cabinet Hays. En outre, profils expérimentés et immédiatement opérationnels seront désormais les plus recherchés. Détails.

Le recrutement des professionnels du secteur de l'architecture s'annonce à nouveau compliqué en 2012. Selon la dernière étude de rémunération nationale - présentée ce jeudi par Fabien Stut, directeur régional du cabinet Hays - la tendance entrevue l'an dernier devrait se poursuivre dans les mois à venir : les profils expérimentés et immédiatement opérationnels seront encore les plus prisés.

 

Alors que les indicateurs d'une reprise étaient présents sur le 2e semestre 2011, la maîtrise d'œuvre subit un ralentissement en fin d'année, notamment en raison du décalage entre la conception et la réalisation des travaux. De fait, 2012 devrait enregistrer un étalement dans l'exécution de projets. En outre, les échéances électorales des présidentielles et des législatives ne sont pas forcément une bonne nouvelle pour le secteur puisque de nouveaux reports dans le démarrage de certains projets devraient apparaître. Ce qui est déjà le cas pour de nombreux programmes qui ne débuteront qu'à la fin de l'année, voire en 2013.

 

Archi qui rit, archi qui pleure…
En matière de recrutement, la filière architecture n'est pas non plus la mieux lotie. En effet, l'évolution du marché a vu l'évolution des pratiques de recrutement. Durcissement et exigence sont désormais les leitmotivs : les candidats qui postulent doivent pouvoir se présenter avec une expertise forte sur une ou plusieurs typologies de projets, une capacité de gestion globale des études, des compétences techniques solides, une parfaite maîtrise informatique, une cohérence du parcours d'agences, ainsi qu'une personnalité, une attitude et un comportement qui sortent du lot. Un vrai parcours du combattant… Côté rémunération, là aussi, les politiques ont mué, selon que les profils présentent un aspect pénurique ou non. Pour les premiers - conducteurs de travaux ou architectes concepteurs, par exemple - salaires en hausse, certes dans une moindre mesure que les années précédentes ; pour les seconds - dessinateurs, assistants chef de projet… - gel de salaire à la clé. « Par ailleurs, un effort de rémunération est demandé aux profils les moins expérimentés, les employeurs mettant en avant la prise de risque quant à leur intégration », souligne le cabinet Hays.

 

Le constat qu'il faut faire de ces dispositions est que dorénavant, le recrutement en architecture relève plus que jamais du « sur mesure », avec des profils « taillés » pour répondre aux besoins immédiats des entreprises et pour sécuriser la performance de chaque projet.

 


Tendances générales du recrutement
En préambule à son exposé sur le recrutement dans les filières du BTP, le cabinet Hays a présenté quelques grandes tendances en la matière, issues d'un questionnaire soumis à plus de 1.300 entreprises clientes, tous secteurs confondues. Il en ressort :
- Le climat économique et l'échéance électorale engendrent une prudence accentuée du côté des entreprises qui recrutent : 70% d'entre elles prévoient d'embaucher en 2012, contre 83% en 2011 ;
- Les jeunes diplômés auront davantage de mal en 2012 à trouver un emploi : 40% des entreprises déclarent ne pas recruter de jeunes diplômés cette année, contre plus d'un tiers qui affirmait ne pas pouvoir le faire l'an dernier ;
- L'emploi des seniors demeure préoccupant : 78% des entreprises sondées déclarent que la part des recrutements de seniors (+45 ans) se situera entre 0 et 5% de leurs recrutements en 2012.
- Bonne nouvelle du côté de l'emploi pérenne : le travail temporaire serait en baisse d'une année sur l'autre, signifiant que les entreprises privilégient l'emploi à plus long terme ;
- Les entreprises semblent avoir pris conscience de la richesse de leurs collaborateurs et favorisent davantage la mobilité interne : 4 entreprises sur 5 envisagent de pourvoir un quart des postes par ce biais, contre 3 sur 4 en 2011 ;
- Découlant de l'item ci-dessus, les entreprises devraient favoriser la réorganisation interne face aux départs à la retraite des seniors.

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