Les performances environnementales des lampes LED sont bien supérieures aux lampes à incandescence. Cependant, ces éclairages ont encore des progrès à faire, en termes de matériaux utilisés ou d'impact sur la santé. L'Ademe fait le point.
Le marché de l'éclairage LED est en plein boom depuis le début des années 2000 et la mise au point de diodes plus puissantes et de couleur blanche. Il est estimé à 18,5 Mrds € en 2016 par Zion Research qui prévoit que ce montant atteindra les 30 Mrds € dès 2020, pour l'ensemble des activités liées aux bâtiments et à l'éclairage public. Pour l'heure, la part de marché des lampes LED dans les bâtiments est de 35 % mais cette proportion grimpera rapidement pour dépasser les 60 % dans trois ans. Une croissance conditionnée par la baisse des prix et les avantages supposés de cette technologie.
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L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) s'est penchée sur le sujet pour rendre un avis argumenté. Elle pointe d'abord un ensemble de qualités reconnues aux ampoules LED, notamment une durée de vie incommensurablement supérieure aux autres technologies : 40.000 heures contre 2.000 pour les halogènes (qui seront interdites en 2018) et 8.000 pour les fluocompactes. Sur l'aspect efficacité énergétique ensuite, elle souligne qu'une LED isolée offre un très bon rendement, compris entre 150 et 300 lumens/watt, tandis qu'une ampoule LED plus simple oscillera entre 75 et 140 lm/W. Cet écart est lié à la chaleur produite par les éléments accolés les uns aux autres. Malgré tout, ces chiffres sont supérieurs à ceux des lampes fluocompactes (60 lm/W) et leurs progrès ne sont pas terminés. Des rendements de 100 lm/W devraient rapidement devenir la norme. Autre avantage, un impact environnemental diminué, grâce à ce bon bilan : il est réduit de 75 % par rapport aux lampes à incandescence, et les avancées réalisées dans l'efficacité lumineuse et la durée de vie pourraient encore le diminuer.
Problème de recyclage et risque sanitaire
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Toutefois, tout n'est pas rose. Les matériaux utilisés pour fabriquer les LED, dont l'indium, un métal rare, peuvent poser des problèmes de recyclage. L'Ademe précise : "Les fabricants de LED peuvent agir en prévoyant dès la conception, le démontage et le recyclage de la source à LED (lampe ou module)". Autre problématique, les précautions sanitaires à appliquer face à certains types d'éclairages. Dès le mois d'octobre 2010, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) avait mis en garde contre le phénomène de lumière bleue émise par certaines ampoules blanches. Elle recommandait "d'éviter l'utilisation de ces types de lampes dans les lieux fréquentés par les enfants (…) ainsi que pour les personnes sensibles à la lumière". Le risque photobiologique a incité l'Agence internationale de l'énergie à recommander, de son côté, de se tenir à plus de 20 centimètres de ces sources lumineuses, qui sont aujourd'hui interdites de mise sur le marché en Europe.
D'autres soucis sont évoqués, notamment une incompatibilité de certaines ampoules avec des variateurs, ou encore une réduction de l'efficacité énergétique d'autre luminaires intégrant des gadgets comme un récepteur Bluetooth, un haut-parleur pour diffuser le musique ou un émetteur LiFi. Des fonctionnalités supplémentaires qui augmentent les consommations. L'Ademe signale des problèmes de surchauffe de certains produits d'éclairage de grande hauteur à forte puissance et rappelle enfin que le coût d'acquisition reste élevé pour des solutions de qualité, avec un prix de 10 à 20 euros par lampe. L'agence conclut : "Les lampes fluocompactes restent des sources lumineuses compétitives". Un avis qui devrait éclairer le choix des consommateurs…