Un bâtiment en lévitation allie transparence et performance

 

Le deuxième défi portait sur le maintien du carré de verdure luxuriant niché au pied de l'ancien couvent, afin de l'offrir en même temps à la vue des habitants du quartier. "Notre réflexion est en effet partie de ce jardin 'hors du temps', nous explique Dominique Marrec, architecte du projet. La question était 'comment garder l'intégrité du jardin et l'offrir au quartier'". Concernant l'ancien couvent, les maîtres d'œuvre ont également tenu à conserver l'intégrité structurelle du bâti, et n'ont donc procédé à aucune déconstruction. Une remise aux normes drastique a seulement été effectuée.

Pilotis et verre blanc

Dès lors, comment imaginer un bâtiment neuf, moderne et de facture prestigieuse, qui ne vienne pas cacher ce trésor patrimonial en fond de parcelle ? Une seconde réflexion a donc porté sur la façade de l'immeuble, mais aussi sur l'aspect structurel du bâtiment. La solution ? Une construction posée sur pilotis et un mur en verre blanc enchâssé dans le sol ont été privilégiés pour offrir le maximum de transparence depuis la rue. "Le bâtiment en lévitation s'efface et met une profondeur de champ en place, et restitue la qualité du site aux habitants du quartier", souligne Dominique Marrec.

 

Le troisième et dernier défi était de l'ordre de la performance énergétique. "La réflexion sur la maîtrise de l'énergie a été centrale", confirment Ogic et ECDM. Exit donc le traditionnel système constructif en voile percé, place à la solution d'une façade légère en filière sèche, la F4 d'Isover, associée à un bardage en écailles d'Opalite blanc pour un rendu blanc laiteux brillant. Un système de plancher chauffant-rafraîchissant, raccordé à une chaudière collective en sous-sol et d'une ventilation simple flux, assure le chauffage des appartements. L'autre enjeu était l'isolation tant thermique qu'acoustique du bâti, que ce soit par rapport à l'extérieur qu'entre étages. Grâce au procédé F4, ces contraintes ont été levées. Surtout, le chantier a pu être réduit de plus de deux mois et les promoteurs ont pu gagner environ 5 cm d'épaisseur en façade, soit un total de 20 m2 par étage. Une donnée non négligeable à l'heure où la question du foncier se révèle cruciale. La solution d'Isover a aussi pu se combiner avec une signature architecturale audacieuse, grâce à sa faible épaisseur (31 cm).

 

Au final, cela donne des appartements baignés par la lumière naturelle, avec pour ceux en étages élevés, une vue imprenable sur tout-Paris dont ils pourront profiter dès le printemps 2015.