Si l'isolation des murs et des parois vitrées est aujourd'hui devenue très performante, il reste cependant des zones de déperdition thermique non traitées, appelées également ponts thermiques, qui occasionnent une surconsommation d'énergie et une baisse du confort de l'habitation. Faisons un point avec Raphaël Kieffer, directeur commercial de Schöck*.

Batiactu : Pouvez-vous rappeler ce qu'est exactement un pont thermique ?
Raphaël Kieffer : Le pont thermique est un phénomène physique qui signifie que, dans une partie d'un bâtiment, pour des raisons liées au matériau ou au mode de construction, un flux thermique plus important que dans les zones adjacentes existe. En hiver, une des conséquences de ce flux est la forte réduction de la température de surface à l'intérieur de la pièce à l'endroit du pont thermique et inversement l'été.

 

Batiactu : Où se localise-t-il ?
Raphaël Kieffer : En isolation par l'intérieur, le pont thermique est localisé à la liaison entre le plancher et le mur, c'est ce qu'on appelle la liaison dalle/façade. Les principales pertes se trouvent également aux jonctions refend/façade et dalle/balcon. En revanche, en isolation par l'extérieur, c'est toujours au droit des balcons et/ou au niveau des acrotères qu'il se situe. De façon générale, le pont thermique se localise sur toutes les parties saillantes d'un bâtiment.

 

Batiactu : Quelles sont les méthodes pour lutter contre ce phénomène ?
Raphaël Kieffer : Si la rupture de ponts thermiques est aujourd'hui largement prise en compte par les professionnels de la menuiserie, la méthode pour lutter contre ce phénomène est l'intégration de rupteurs de ponts thermiques dans la structure du bâti qui doit être davantage pensée dès la conception de l'ouvrage par les architectes et les maîtres d'œuvres.
Le traitement d'un pont thermique par un rupteur va donc diminuer à la fois les déperditions thermiques, les risques de condensation en surface et au cœur de la paroi. Cela permet donc de limiter l'apparition de fissures et la colonisation des moisissures dans et sur les parois. Pour une action performante, il est préférable que le corps isolant soit hydrophobe.

 

Batiactu : Quel est l'impact des ponts thermiques sur la santé des occupants ?
Raphaël Kieffer : Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en France, le nombre d'allergies a été multiplié par deux en dix ans, et qu'une personne sur cinq est sujette aux allergies, qu'elles soient environnementales ou alimentaires. Les allergènes environnementaux peuvent être divisés en deux catégories : ceux que l'on retrouve dans l'air extérieur ou intérieur sans distinction comme le pollen, la pollution, et ceux dont la présence est ou constatée en grande quantité dans l'air intérieur, tels que les composants organiques volatiles, les moisissures…
L'homme passe aujourd'hui plus de 80% de son temps à l'intérieur d'un bâtiment et ses allergies aux pollutions intérieures ont considérablement augmenté.

 

Ainsi, nous avons réalisé une étude en partenariat avec l'institut national des sciences appliquées (INSA) de Strasbourg, qui a permis de mettre en avant le lien direct entre le développement des moisissures liées aux ponts thermiques et le développement des pathologies allergiques.

 


Schöck : Société allemande qui développe, produit et commercialise des éléments innovants pour la construction en béton, en acier et en maçonnerie.

 

actionclactionfp